Histoire du café : le café arrive en Europe
Cela fait un peu plus de 4 siècles que le café est arrivé sur le continent européen. Si la consommation de ces petits grains s’est étendue au monde entier et fait aujourd’hui partie de notre quotidien, il n’en a pas toujours été ainsi. Découvrons ensemble l’histoire de l’arrivée du café en Europe.
Histoire du café : Le café et le monde musulman
Après la découverte et les cultures des caféiers au Yémen, le sultan de l’empire Ottoman, qui régnait alors sur une grande partie du bassin méditerranéen, Soliman le Magnifique, entreprit de domestiquer la culture des cerises de caféier et d’en maîtriser la torréfaction. Le peuple ottoman consommait en effet régulièrement du café et la popularité du nectar commença à se répandre au-delà de ses frontières.
C’est au 16ème siècle que les premiers cafés virent le jour le long du pourtour Méditerranéen, du Moyen-Orient et des régions voisines de la Mecque. L’introduction du café dans le monde islamique a toutefois nécessité un consensus culturel afin de déterminer la nature toxique ou non du breuvage et si la boisson était bien conforme au Coran.
Poussés par les pèlerins et mystiques musulmans et par la prohibition de l’alcool, les lieux de convivialité appelés « maisons du café » gagnèrent de plus en plus de terrain. De ce fait, cette boisson nommée K’hawah rencontra un vif succès dans le monde musulman.
Histoire du café : Introduction du café en Europe centrale
Par la suite, au début du 17ème siècle, les Vénitiens, spécialisés dans le commerce d’épices entre l’Orient et l’Europe, importèrent le café en Italie. Très consommé à Venise, le café fut tout de même sujet à polémiques et certains conseillers du Pape Clément VIII lui demandèrent de l’interdire, en déclarant la boisson « infidèle ». En effet, les grains de café, provenant de pays musulmans étaient vus d’un mauvais œil par les différents cardinaux entourant le pontife. Toutefois, après y avoir goûté, celui-ci décida finalement de démocratiser sa consommation et incita les moines à en consommer.
Ce n’est que vers la fin du 17ème siècle que l’Angleterre se mit elle aussi à importer du café et que les intellectuels anglais se retrouvèrent pour discuter philosophie autour d’un café. Du Caire à Paris, en passant par Constantinople, de nombreux établissements dédiés au café s’ouvrirent comme autant de lieux de réunion fréquentés par les artistes et les intellectuels, à l’instar de Montesquieu et de Diderot.
Charles II, alors roi d’Angleterre, prit peur et déclara la fermeture de ces lieux où les idées libérales et les pamphlets étaient partagés entre les différents contestataires de l’époque. Cependant, devant la mazarinade du peuple, l’interdiction fut rapidement levée, et c’est ainsi que l’Angleterre compta 50 ans plus tard, près de 2 000 cafés répartis sur l’ensemble du territoire britannique.
Histoire du café : Arrivée du café en France
L’arrivée du café en France daterait quant à elle de 1644. Introduit depuis l’Egypte, à Marseille, grâce à un négociant marseillais, sa consommation s’est rapidement démocratisée. Et c’est ainsi qu’est né, en 1671 le premier café public proposant du café dans le quartier de « La loge » de la cité phocéenne (devenu aujourd’hui le quartier de la Bourse, situé entre le Vieux-Port et Belsunce).
Il fallut attendre 1669 pour que les précieux grains de caféier arrivent dans la capitale française. Paris ne connut en effet ses premiers grains de café torréfiés qu’après la visite de Solimane Aga, émissaire de Mehmed IV, sultan de l’Empire ottoman. Ce dernier, malgré l’échec de la tentative de rapprochement entre la France et la Turquie, offrit au roi Louis XIV de goûter au fameux breuvage qui se répandait depuis quelques années dans les différentes cours européennes.
Moins cher que le chocolat, le café sera définitivement adopté par toutes les couches sociales au 19ème siècle et la tasse de café noir, le matin, s’imposera comme un classique, remplaçant ainsi la traditionnelle soupe.